Bab Al Hawa
Projet de licence, Conte d'architecture, Ensa Lyon, janvier 2017.
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Une nappe pour le désert. 
L'idée est très simple car le site est si beau et silencieux, qu'il aurait été dommage de trop y toucher.
Il fallait peut-être juste soulever d'un côté le sol, à 3 mètres de haut, comme l'aurait fait la paupière d'un œil gigantesque au moment de se réveiller.
Cela crée une onde ou plutôt une nappe, homogène et égale dans la couleur et la matière car prise directement aux pierres du désert et qui irait se laisser absorber tendrement par les pentes des collines situées au nord.

Dans l'entrebâillement laissé ouvert il fallait trouver un filtre, ce sont des moucharabiehs, dessinés comme les cils du même œil pour tamiser la lumière du sud, quelque chose d'évident, de naturel, en bois bien sûr, comme le proposent déjà les alignements verticaux des troncs d'arbres fruitiers, placés juste là devant, dans les vergers.
Et puis aussi sur la nappe elle-même, il fallait retrouver par endroit quelques percées, des respirations, ce sont là-aussi des moucharabiehs mais cette fois-ci horizontaux pour laisser passer délicatement le soleil comme à travers les feuillages de ces arbres dont les branches s'entrecroisent pour nous laisser apercevoir quelques morceaux du ciel.
Le projet peut maintenant s'y développer. 
Dans son ensemble, avec un plan masse généré par une ligne brisée, ou plutôt une ligne “ entre–deux “, intermédiaire entre les courbes sensuelles des collines turques d'un côté et les angles vifs des rochers syriens de l'autre.
Et dans son détail avec la répétition d'un module “ logement type“, qui peut se décliner dans un jeu de variations possibles : logements doubles, espaces communs, cabanons et pourquoi pas école, infirmerie, salle de spectacles, ateliers, salle de rencontre…